Quand les identités se crispent [Fotolia - Vladimir Melnik]

Islam et Occident, le choc des fantasmatisations (5/5)

Penser l’autre par un ailleurs.
S'interroger sur l'altérité, c'est toujours aussi se situer face à un référent collectif commun. Et penser la différence, c'est souvent l'objectiver, et donc "l'essentialiser", tout comme sa propre identité. Les organisateurs du colloque "Malaise dans les identités. Islam et Occident: déjouer le choc des fantasmatisations" ont souhaité interroger le propre système de référence dans lequel ils se trouvent. Ils ont invité le philosophe et sinologue François Jullien pour questionner la manière dont nous pensons les termes mêmes de l'altérité.
Le psychiatre et psychothérapeute Duc Lê Quang revient sur la difficulté à penser l'altérité tout en étant partie prenante de ses termes. Il propose dans sa pratique de faire un détour par l'Asie qui se trouve en chacun de nous.
Ensuite, le philosophe et sinologue François Jullien interroge les notions même d'universel et d'identité, auxquelles on se raccroche souvent spontanément lorsqu'on pense altérité et rencontre. Au lieu de parler de la différence, qui essentialise, stigmatise, réduit et exclut, il propose de penser l'altérité en terme d'écart. Des écarts qui ouvrent, des écarts à explorer, à investir.
Et pour conclure, Emmanuel Schwab, psychothérapeute et psychanalyste, évoque la manière dont la tradition occidentale chrétienne peut se penser devant l'islam en considérant un troisième tiers.
Islam et Occident, le choc des fantasmatisations (5/5)