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Les Suisses fidèles au champagne, cet incontournable des fêtes de fin d'année

Le document: champagne, très chères petites bulles
Le document: champagne, très chères petites bulles / 19h30 / 4 min. / le 17 décembre 2017
Pétillant et enivrant, la champagne est l'incontournable des fêtes de fin d'année. Si près de six millions de bouteilles sont consommées chaque année en Suisse, les mousseux italiens s'affichent comme de solides concurrents.

Synonyme d'authenticité et de qualité, le champagne est protégé par une appellation d'origine contrôlée (AOC). Et les Suisses ne s'y trompent pas: en 2016, 5,7 millions de bouteilles ont été distribuées sur le territoire helvétique, d'après le Comité interprofessionnel du vin de Champagne.

Grandes maisons et traditions

De la production des grandes maisons à celle des petits vignerons, le champagne se décline pour tous les goûts et tous les prix, avec des bouteilles pouvant atteindre plus d'un millier de francs.

Racheté par le groupe LVMH en 1987, Moët & Chandon possède ainsi le plus grand domaine de la région de Champagne, soit 1/20ème des 35'000 hectares de vignes. Un chiffre qui ne couvre cependant qu'un quart des 40 millions de bouteilles annuelles distribuées par la marque. Le reste des fruits est acheté aux vignerons indépendants.

A quelque kilomètres des terres de Moët & Chandon, la famille Taittinger a elle bâti son royaume dans une ancienne abbaye et s'est hissée au sixième rang des exportateurs de champagne. Si les affaires se portent bien, les ventes stagnent toutefois à six millions de bouteilles par an, explique Pierre-Emmanuel Taittinger, le président de la maison qui mise sur la tradition et non sur les nouveaux modes de consommation.

Rendement moindre pour les petits vignerons

Si l'on dénombre aujourd'hui quelque 300 maisons et une dizaine de grandes marques, les vignerons de Champagne sont quant à eux plus de 15'000.

A deux heures de route de Reims, au sud de la Champagne, Thibaud Brocard, 27 ans, a repris le domaine de son père en 2011, lorsque celui-ci est parti à la retraite. Comme beaucoup de jeunes vignerons, le nouveau patron utilise le moins d'engrais possible, allant jusqu'à sacrifier une part des rendements. Avec ses trois employés, il produit 60'000 bouteilles par an. C'est 10'000 de moins qu'avant la crise de 2008.

Les marchés d'avenir sont désormais à l'international, où les consommateurs sont prêts à payer le prix - entre 20 et 50 francs - pour découvrir le champagne de petits vignerons. "A l'exportation, cela marche bien. Mais en France, c'est vraiment difficile depuis la crise", explique Thibaud Brocard qui exporte en Suisse depuis une année grâce à un négociant genevois qui vante son vin pétillant aux collectionneurs et restaurateurs.

Explosion des importations de mousseux italiens

Si le champagne séduit toujours autant les Suisses, il souffre cependant de plus en plus de la concurrence des autres vins mousseux, particulièrement de celle des prosecco italiens.

De 2729 tonnes en 2000, les importations de mousseux italien sur territoire helvétique sont passées à 10'452 tonnes en 2016 (+282%), d'après les chiffres de l'Administration fédérale des douanes. C'est près du double des importations en provenance de France.

Cecilia Mendoza/kg

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