Avec ce chantier qui débute enfin, Payerne revient de loin: Aux côtés des cantons de Vaud et de Fribourg, la commune broyarde aura investi près de 20 millions de francs dans le développement civil de son aérodrome militaire. Mais jusqu'ici, les investissements privés n'ont pas vraiment suivi.
La faillite retentissante de la société S3
L'échec le plus spectaculaire concerne la société S3, dont la faillite à fin 2016 a marqué l'abandon du très ambitieux projet d'aéroport spatial devisé à 70 millions de francs.
Cette déconvenue n'a cependant pas refroidi les autorités broyardes, qui ont décidé de se relancer avec une autre société, Speedwings, en main du promoteur fribourgeois Damien Piller. Ce dernier a lui-même connu les affres de la faillite en 2011 et son projet d'aéroport pour jets privés semblait mort-né.
Investissement de plus de 28 millions de francs
Mais Speedwings s'est relancée et va investir 23 millions dans le chantier lancé lundi à Payerne - à côté d'une part publique devisée à plus de 5 millions.
La société annonce une vingtaine de nouveaux emplois. Ils viendront s'additionner à l'implantation de Solarstratos, qui veut envoyer des avions solaires dans l'espace, et aux 180 postes promis par Boschung, spécialisé dans les engins d'entretien des pistes.
Un peu plus de 200 nouveaux emplois sont donc annoncés. A terme, la région broyarde espère en créer dix fois plus autour de son Aéropôle.
Payerne a toujours cru en son projet
La syndique de Payerne Christelle Luisier-Brodard reconnaît qu'il y a eu à un certain moment un problème de crédibilité sur ce projet. "Il a fallu maintenir l'enthousiasme et l'endurance pour le faire aboutir", dit-elle, tout en soulignant les atouts désormais en mains pour aller de l'avant.
Ludovic Rocchi/oang