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Des élus s'inquiètent de la place du prix dans l'attribution des mandats publics

Le siège de l'entreprise Orell Füssli à Zurich. [Keystone - Ennio Leanza]
Le critère du prix trop important dans l'attribution des mandats publics / Le Journal du matin / 1 min. / le 16 août 2017
Le critère du prix prend trop de place dans l'attribution des mandats publics, souvent au détriment des entreprises suisses, s'inquiètent des élus de tous bords au Parlement.

Le groupe zurichois Orell Füssli en a fait l’expérience, lui qui a vu un important contrat lui échapper au profit d’une entreprise lituanienne. Récemment, les CFF ont été critiqués pour avoir choisi une entreprise, basée en Chine, pour réaliser la façade de leur nouvel immeuble construit à Zurich alors qu'une entreprise suisse était sur les rangs.

Autant de cas qui impactent les travaux de la Commission de l’économie qui entame la révision de la Loi sur les marchés publics cette semaine et pourrait durcir les règles pour introduire un brin de protectionnisme.

Deux enveloppes

Pour éviter que le prix soit le critère prioritaire, le conseiller national UDC Jean-François Rime, interrogé dans le Journal du matin de mercredi, propose que les soumissions soient déposées en deux temps, dans deux enveloppes:

"C'est humain, lorsque vous ouvrez une soumission, la première chose que vous allez regarder, c'est le prix. Mon idée est de faire deux enveloppes, une avec les critères techniques, l'autre avec le prix. Pour ouvrir cette dernière, il faut d’abord que tous les critères techniques soient remplis".

Des arguments qui plaisent

L'idée d'examiner l'offre sous l'angle "qualité-prix" et pas sur le prix seul plaît, même du côté des libéraux. Pour le conseiller national PLR Olivier Feller, "il faut être cohérent: les collectivités publiques ne peuvent pas prétendre lutter contre le travail au noir, le dumping salarial et de l'autre côté attribuer des mandats à des entreprises qui pratiquent des prix excessivement bas, parce que ces dernières sont souvent celles qui ne respectent pas les règles."

Respecter les salaires, les conditions de travail: ces arguments parlent aussi à la gauche. L'idée de durcir la Loi sur les marchés publics avec davantage de protectionnisme pourrait donc séduire une majorité au Parlement.

Alexandra Richard/lan

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