Musiciennes, ingénieures du son ou autres métiers de la scène: l'association Helvetiarockt vise le chiffre de 30% de femmes dans les festivals musicaux.
Mais on en est encore loin aujourd'hui, même si les chanteuses ne sont pas rares. "Quand on parle des femmes jouant d'un instrument, on parle de 5 à 10%", relève Manuela Jutzi, cheffe de projet à "Helvetiarockt."
"On préfère avoir un maximum de libertés"
Mais les festivals ne voient pas d'un très bon oeil l'idée de quotas féminins. "Chaque catégorie de personnes souhaite favoriser un peu la sienne. On pourrait très bien imaginer des quotas pour les groupes suisses ou des quotas d'homosexuels", note Jacques Monnier, programmateur du Paléo Festival de Nyon. Mais "ça ne nous plaît pas vraiment, on préfère avoir un maximum de libertés."
Car l'enjeu de la programmation, pour Jacques Monnier, doit rester avant tout la musique. "Nous allons voir beaucoup de concerts tout au long de l'année à travers le monde et on choisit les artistes qui nous touchent, qui nous donnent de l'émotion. Si ce sont des chanteuses, qu'il y a des femmes dans le groupe, tant mieux. Mais c'est vrai que ce n'est pas un critère déterminant pour nous."
Plusieurs expériences Outre-Sarine
Pourtant, certains festivals s'y sont déjà mis en Suisse, à l'exemple du B-Sides Festival de Lucerne ou du club Bee-Flat à Berne, qui a fixé un quota de 50%. "C'est aussi la question d'avoir le courage de lancer ce changement", relève Manuela Jutzi.
Mais cette évolution pourrait déjà être en marche, dans une certaine mesure, même sans quotas. Depuis dix ou quinze ans, note Jacques Monnier, le monde de la musique s'est beaucoup féminisé.
Séverine Ambrus/oang