Yves Christen a présidé le Conseil national de 2002 à 2003. Lors de son élection, il avait ému toute la salle en rendant un vibrant hommage à son père, présent dans les tribunes, et qui avait été huissier au Palais fédéral.
Son père l’avait d’ailleurs accompagné lors de plusieurs cérémonies officielles, comme le montre "Vu du perchoir" du cinéaste veveysan Daniel Bovard, qui avait suivi Yves Christen durant un an. Ce film permet de vivre de l’intérieur la fonction de premier citoyen du pays.
Je crains que notre Parlement devienne comme le Parlement français, un Parlement croupion.
Pour l'ancien conseiller national, il est important que la Chambre du peuple prenne davantage d'influence: "Je crains que notre Parlement devienne comme le Parlement français, un Parlement croupion", explique-t-il dans l'émission Forum.
Yves Christen suit d'ailleurs de très près ce qui se passe depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. "Lui et son mouvement doivent être un exemple pour le Parti libéral-radical, pour qui l'Etat doit être un arbitre, mais un arbitre fort."
Enfin, concernant la succession de Didier Burkhalter, l’ancien président du Conseil national considère que c’est au tour des Tessinois d'accéder au Conseil fédéral: "Les Romands doivent renoncer cette fois-ci à se présenter."
Vincent Bourquin/dk
La série "Premier citoyen - première citoyenne"
Durant tout l'été, Vincent Bourquin vous propose chaque dimanche dans Forum de se pencher sur une fonction méconnue et pourtant essentielle de la politique suisse: la présidence du Conseil national.
Avec ce rôle va de pair le titre de premier citoyen ou première citoyenne du pays. Elu pour un an, à la suite d'un tournus entre partis, le président ou la présidente a un rôle honorifique, mais pas uniquement.
Des hommes et des femmes issus de partis et de régions différentes reviendront sur cette année qui a marqué leur carrière politique et même leur vie. Ils évoqueront aussi leur vision de la politique actuelle.
Le moment fort de la présidence de Yves Christen
Parmi les moments forts de la présidence de Yves Christen, il y a ce discours prononcé devant le Parlement, en mars 2003, au moment où les Américains avaient lancé les hostilités en Irak.
Pascal Couchepin, alors président de la Confédération, n’avait pas apprécié car il considérait que la politique étrangère était réservée au Conseil fédéral.