Bombardier qui entend supprimer 650 postes à Villeneuve (VD) et Zurich, Sicpa qui pourrait biffer 150 emplois à Prilly (VD), délocalisation partielle de l'usine Thermo Fisher à Ecublens (VD): l'industrie suisse semble à le peine ces dernières semaines.
"Oui, je suis un peu inquiet", admet Johann Schneider-Ammann dans une interview à l'émission Forum vendredi. Le conseiller fédéral, qui se targue d'être très proche des entreprises, regrette d'ailleurs n'avoir pas été averti à l'avance de certaines délocalisations et restructurations.
Les arguments de la Suisse
Pour lui, les conditions-cadres ont "naturellement" été "un petit peu fragilisées" par le non du peuple à la troisième réforme de l'imposition des entreprises (RIE III) le 12 février. Il estime qu'il faudra encore "un ou deux ans" pour trouver une nouvelle réforme fiscale.
Reste que la Confédération compte encore un grand nombre d'arguments pour convaincre les entreprises à rester en Suisse, selon le ministre de l'Economie. Il cite notamment la "stabilité politique" ainsi que le "système de formation".
"Il n'y a pas de désindustrialisation"
Prenant exemple sur le dynamisme de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, qu'il visitait vendredi, Johann Schneider-Ammann souligne également la capacité d'innovation de la Suisse. Il en tire son "optimisme" pour l'avenir de l'industrie helvétique, explique-t-il.
La Suisse "a maîtrisé le choc du franc fort", notamment grâce à cette innovation, relève-t-il. Et le conseiller fédéral, reprenant les propos du président de Swissmem (l'organisation faîtière de l'industrie des machines), de dire qu'"il n'y a pas de désindustrialisation" en Suisse.
Propos recueillis par Rouven Gueissaz
Adaptation web: Didier Kottelat
Un départ du Conseil fédéral exclu
Dix jours après l'annonce de la démission de son collègue de parti Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann a exclu tout départ du Conseil fédéral avant le terme de son mandat à la fin 2019.
"J'ai énormément de plaisir" au Département fédéral de l'économie, relève le Bernois, qui dit s'engager "jour et nuit" dans sa tâche.
Et le ministre d'évoquer les "succès" de son travail et de celui de son équipe. "Le pays est quasi employé à 100%. Montrez-moi un endroit dans le monde où on a actuellement une telle situation favorable."