Malgré ses 70 ans, le Polaroid continue de séduire. L'appareil photo instantané connaît un regain de popularité ces dernières années, dans ce monde empli de selfies. Parmi les fans, un jeune Tessinois, Robin Bervini.
L'histoire de cet appareil à impression automatique révolutionnaire n'a pas de secrets pour Robin Bervini, photographe et lui-même collectionneur. Cette année, les passionnés comme lui célèbrent les 70 ans du Polaroid, inventé en 1947 par un Américain, Edwin Herbert Land.
Un système prisé des stars
Artistes et quidams s'en sont vite emparé. Andy Warhol, Alfred Hitchcock, Marilyn Monroe et même le célèbre Homer Simpson. Robin Bervini a réuni chez lui plus de 25 appareils.
"J'ai commencé à prendre des photos avec un Polaroid par pure curiosité. J'en avais un à la maison qui marchait, j'ai voulu essayer. Et j'ai réalisé tout de suite que chaque photo était unique et précieuse, avec davantage de valeur qu'une photo numérique. Et ce qui m'a fasciné aussi, c'est le facteur imprévisible. À cause du développement, l'appareil est un peu instable. On ne sait jamais à quoi s'attendre. Et quoi que tu obtiennes, ça vaut quelque chose, parce que la photo est unique", explique-t-il.
Nous sommes nombreux à avoir vu, dans notre jeunesse, ces carrés blancs qui se colorent peu à peu de nos meilleurs souvenirs, alors que nous agitions le cliché, un procédé qui ne sert à rien, parole d'expert.
C'est drôle parce c'est une légende urbaine qui s'est créée avec la télévision: on secoue la pellicule pour qu'elle se développe plus vite. Mais sur le paquet c'était écrit clairement: "ne pas secouer, le film est fragile pendant le développement".
Une nouvelle jeunesse
Depuis quelques années, à l'instar de ce jeune Tessinois, la nouvelle génération redécouvre les joies du papier et du développement; des joies quelque peu tombées dans l'oubli, à l'heure du numérique et des réseaux sociaux.
"Le succès du Polaroid a duré jusqu'à la fin des années 90. À partir de là, avec l'avènement du numérique et le protocole de Kyoto - qui a rendu illicite l'utilisation de certains produits chimiques -, ce fut le déclin et même l'arrêt de la production. Aujourd'hui, on constate sa renaissance, grâce à d'autres marques ou à des passionnés qui réussissent à produire à nouveau des pellicules", analyse le photographe. Et aujourd'hui comme hier, à chaque clic, la magie opère.
C'est le petit bruit qui me donne des frissons!
Un reportage de la Télévision suisse italienne adapté par Sandra Jamet