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Vingt corps ne sont pas réclamés chaque année en Suisse romande

Chaque année en Suisse, une vingtaine de corps de défunts ne sont pas réclamés
Chaque année en Suisse, une vingtaine de corps de défunts ne sont pas réclamés / 19h30 / 1 min. / le 21 octobre 2016
Chaque année en Suisse romande, une vingtaine de corps de défunts ne sont pas réclamés par les proches. Parmi eux, un ou deux restera même non identifié, malgré l'enquête menée par la police.

En temps normal, le corps d'une personne décédée est remis aux proches au bout de deux à trois jours, un peu plus lorsque les familles résident à l'étranger. Mais parfois, personne ne se présente. Ces dépouilles deviennent alors des corps non réclamés.

Genève et Vaud surtout concernés

Les cantons de Genève et Vaud sont les plus concernés. A Genève, ce sont entre 10 et 20 corps par année qui ne sont réclamés par personne. Quant au canton de Vaud, il a enregistré 14 cas en deux ans. Un seul corps n'a pas été demandé à Fribourg l'an passé. Les autres cantons romands n'ont pas enregistré de cas ces dernières années. Au total, on dénombre donc une vingtaine de cas en moyenne chaque année en Suisse romande.

Les dépouilles non réclamées sont prises en charge par les instituts de médecine légale, pendant que la police mène l'enquête pour identifier les corps et retrouver d'éventuels proches.

La plupart de ces corps non réclamés sont identifiés au moment de leur décès ou le seront rapidement. Il peut s'agir de personnes n'ayant aucun proche, de gens de passage en Suisse ou d'individus en situation irrégulière. Mais certains cas restent complètement inconnus.

Un corps anonyme

A Genève, environ un corps par an reste complètement anonyme. "Actuellement, nous n'avons qu'un seul cas d'inconnu non réclamé. Il est là depuis 2014", indique le Dr. Romano La Harpe, médecin légiste aux Hôpitaux universitaires (HUG).

Des examens sont pratiqués afin de produire des éléments qui pourront servir à l'identification (prélèvements ADN, empreintes dentaires, numéros de prothèse, pacemaker...). Les corps sont ensuite congelés pour les préserver et conservés pour une durée maximale de 5 ans, le délai légal.

Enquête poussée

A Genève, la police mortuaire, une division de la brigade criminelle, mène alors l'enquête pour tenter d'identifier le défunt. Les policiers font des démarches en Suisse et à l'étranger, et prennent contact avec les consulats et ambassades en cas de besoin. "La brigade va aussi loin que possible pour tenter de retrouver l'identité du défunt ou ses proches", souligne la porte-parole de la police Chloé Dethurens.

Mais quand l'enquête n'aboutit pas, les corps non réclamés sont incinérés et placés dans les fosses communes des cimetières.

Cécile Rais

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