Jean Claude Pascal

Il a décroché le premier prix à la finale de l'Eurovision de 1962.
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12 octobre 1963

Sans tambour ni trompette

En 1961, à Cannes, Jean Claude Pascal remporte le concours Eurovision de la chanson avec Nous les amoureux, écrite par Maurice Vadalin sur une musique de Jacques Datin. Cette chanson évoque à mots couverts les amours homosexuelles dont il  n'est pas possible à l'époque de parler plus clairement.

Jean Claude Pascal avait connu des débuts musicaux très remarqués en 1958 en interprétant des chansons écrites par Jean Delannoy.


Jean Claude Pascal, de son vrai nom Jean-Claude Villeminot, est né à Paris le 24 octobre 1927, dans une famille d'industriels du textile. A la Libération, il débute sa carrière comme styliste chez Hermès, puis chez Christian Dior, où il se prête aussi à être modèle. Il dessine ensuite des costumes de théâtre, notamment pour la pièce Dom Juan de Molière mise en scène par Louis Jouvet. Très vite il décide de devenir comédien et, après avoir suivi les cours d'art dramatique de René Simon, il fait ses débuts sur les planches en 1949, aux côtés de Pierre Renoir et d'Edwige Feuillère dans La Dame aux camélias. C'est alors qu'il prend le nom de Jean-Claude Pascal.

Avec son physique, sa prestance et son regard ténébreux, Jean Claude Pascal est le type même du séducteur romantique qu'affectionnait le cinéma français des années 1950. Il tourne notamment dans de nombreux films populaires, souvent en costumes, tel Le Grand Jeu (1953) de Robert Siodmak, Le Chevalier de la nuit (1954) de Robert Darène, Les Mauvaises rencontres (1955) d'Alexandre Astruc, Le Salaire du péché (1956) de Denys de La Patellière, La Belle et l'Empereur (1959) d'Axel Von Ambesser.

Mais la Nouvelle Vague du cinéma français ne s'intéresse pas à lui et ses apparitions à l'écran se font de plus en plus rares. Il tourne néanmoins dans Le Rendez-vous (1961) de Jean Delannoy, Angélique et le Sultan (1967) de Bernard Borderie et Unter den Dächern von St. Pauli (1969) d'Alfred Weidenmann.

Après des débuts musicaux très remarqués, en 1958, avec des chansons écrites par Pierre Delanoé, Jean Claude Pascal a un succès retentissant en 1961 en remportant le Grand Prix de l'Eurovision, pour le compte du Luxembourg, avec le titre Nous les amoureux. Il représentera à nouveau le Luxembourg au concours de l'Eurovision vingt ans plus tard, en 1981, avec la chanson C'est peut-être pas l'Amérique.

Il enregistrera au cours de sa carrière plus de 50 albums, et connaîtra le succès dans de nombreux pays. Sa voix suave et profonde lui permet de servir une interprétation sensible de jeunes auteurs d'alors, tel Guy Béart, Serge Gainsbourg, Guy Bontempelli, Jean Ferrat, ou encore Bernard Dimey. En 1962, il obtient le prix de l'Académie Charles Cros. En 1967, il reprend avec succès en Allemagne – et en allemand – le tube international de Pascal Danel Kilimandjaro. Il ralentit sa carrière de chanteur à partir des années 1970 pour se consacrer à ses rôles dans plusieurs séries télévisées, comme Le chirurgien de Saint-Chad et au théâtre. En 1980, il se consacre particulièrement à l'écriture et publie, en 1986, son autobiographie, Le Beau masque, avant de publier des romans policiers et de portraits historiques, dont L'Amant du roi et Marie Stuart.

Jean Claude Pascal s'éteint à Paris le 5 mai 1992.