Flaubert (1)

L'adolescence de l'écrivain est une clé pour comprendre son oeuvre.
  • Culture et Arts
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1 novembre 1959

Divers

Dans ce premier volet, Henri Guillemin s'attache à comprendre l'adolescence perturbée de Gustave Flaubert. Sa correspondance offre, à ce titre, un précieux éclairage sur la sensibilité exacerbée du jeune homme. A bien des égards, cette entrée dans la vie du jeune Flaubert marquera de manière profonde son oeuvre d'écrivain.


Gustave Flaubert est né près de Rouen, en 1821, où son père était médecin-chef à l'Hôtel-Dieu. Il partage l'exaltation romantique de sa génération et se passionne très tôt pour la littérature. Adolescent, il s'en prend à la bourgeoisie dans son «Dictionnaire des idées reçues» et exprime l'exhaltation sentimentale du premier amour dans «Les Mémoires d'un fou».

Installé à Paris pour y suivre des études de droit, Gustave Flaubert est victime d'une maladie nerveuse qui l'oblige à se retirer à la campagne. Il se consacre alors pleinement à son travail d'écrivain. Il accomplit plusieurs grands voyages, notamment en Orient, de 1849 à 1851, et entretient une volumineuse correspondance.

Prosateur de premier plan, Gustave Flaubert a marqué la littérature française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style à travers de grands romans comme Madame Bovary (1857), l'Éducation sentimentale (1869), Salammbô (1862), ou le recueil de nouvelles Trois contes (1878).

En 1879, sa santé est compromise par une chute qui avait entraîné une fracture du péroné, sans parler de ses ennuis d'argent, des crises nerveuses qui reparaissent à un rythme inquiétant. Le moral est atteint lui aussi. Guy de Maupassant et de ses autres amis ne peuvent compenser la solitude grandissante de Flaubert. Il meurt d'une attaque le 8 mai 1880.

Henri Guillemin est né le 19 mars 1903 à Mâcon. Il fréquente l'Ecole normale supérieure et obtient une agrégation en lettres en 1972. Professeur dans plusieurs universités françaises, il est contraint de quitter Bordeaux en 1942 pour se réfugier en Suisse. Il entretient des liens privilégiés avec Neuchâtel où il séjourne fréquemment.

En 1945, Henri Guillemin devient conseiller culturel auprès de l'ambassade de France à Berne, puis, de 1963 à 1973, professeur à l'Université de Genève. Il s'éteint le 4 mai 1992 à Neuchâtel.

Spécialiste du XIXe siècle, il a été tout à la fois historien, critique littéraire et écrivain prolifique. Cet intellectuel non-conformiste a suscité autant l'admiration du grand public que la critique féroce des milieux académiques. Il a ainsi été banni des télévisions française et belge. Cet ostracisme a fait le bonheur des téléspectateurs de Suisse romande qui ont pu profiter de ses talents de conférencier entre 1958 et 1973.

Avec Les Dossiers de l'Histoire, l'historien a rendu accessible des questions historiques de première importance. Henri Guillemin a également fait découvrir aux télespectateurs l'oeuvre d'Arthur Rimbaud, Emile Zola et Léon Tolstoï. Ses conférences télévisées, un genre disparu aujourd'hui, ont été un rendez-vous important sur la TSR.