La guerre est là

Le 28 juillet 1914, l'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. [RTS]
  • Histoire
  • Vidéo 30 min.

24 juin 1972

Les dossiers de l'histoire

Le dogme historique voudrait que la guerre de 1914 – 1918 ait été causée par l'Allemagne… Mais Henri Guillemin remet en question cette idée: le mobile est plutôt à chercher dans les tensions de politique intérieure, françaises en particulier.

Les conservateurs français craignent l'établissement du fameux impôt sur le revenu cher aux socialistes, qui sont arrivés en force (plus de 100 députés) à l'Assemblée lors des élections de mai 1914. La droite nationaliste et affairiste ne voit qu'un moyen d'éviter cet écueil: la guerre contre l'Allemagne. Elle permettrait de flatter l'énorme chauvinisme du peuple français et de concrétiser l'idée de la Revanche.

C'est le fameux attentat de Sarajevo du 28 juin 1914, fatal à l'archiduc François-Ferdinand, prince héritier du trône d'Autriche, qui sera le déclencheur: l'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie.

Le président de la République Raymond Poincaré et le gouvernement d'union nationale ne feront rien pour retenir la mobilisation russe et la déclaration de guerre de Guillaume II.

Le jeu des alliances entraîne alors successivement les pays européens dans le premier conflit mondial.

Cette treizième conférence télévisée d'Henri Guillemin termine sa série consacrée à l'avant-guerre de 1914.


Henri Guillemin est né le 19 mars 1903 à Mâcon. Il fréquente l'École normale supérieure et obtient une agrégation en lettres en 1972. Professeur dans plusieurs universités françaises, il est contraint de quitter Bordeaux en 1942 pour se réfugier en Suisse. Il entretient des liens privilégiés avec Neuchâtel où il séjourne fréquemment.


En 1945, Henri Guillemin devient conseiller culturel auprès de l'ambassade de France à Berne, puis, de 1963 à 1973, professeur à l'Université de Genève. Il s'éteint le 4 mai 1992 à Neuchâtel.

Spécialiste du XIXe siècle, il a été tout à la fois historien, critique littéraire et écrivain prolifique. Cet intellectuel non-conformiste a suscité autant l'admiration du grand public que la critique féroce des milieux académiques. Il a ainsi été banni des télévisions française et belge. Cet ostracisme a fait le bonheur des téléspectateurs de Suisse romande qui ont pu profiter de ses talents de conférencier entre 1958 et 1973.

Avec Les Dossiers de l'Histoire, l'historien a rendu accessible des questions historiques de première importance. Henri Guillemin a également fait découvrir aux téléspectateurs l'oeuvre d'Arthur Rimbaud, Émile Zola et Léon Tolstoï. Ses conférences télévisées, un genre disparu aujourd'hui, ont été un rendez-vous important sur la TSR.