Alexandre Yersin

Plaque commémorative d'Alexandre Yersin au Gymnase de la Cité, à Lausanne [RTS]
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23 juillet 1993

Suisses méconnus

L'historien Jean-Jacques Langendorf évoque au micro de Denis-François Rauss l'étonnant destin d'Alexandre Yersin. Né à Aubonne en 1863, épris d'aventure dès son plus jeune âge, il sera chercheur à l'Institut Pasteur de Paris, avant de partir en Indochine, où il explore l'arrière-pays. Il y mourra, après y avoir créé un Institut Pasteur et une faculté de médecine.

En 1894, mandaté par le gouvernement français, il identifie le bacille de la peste à Hong Kong, en pleine épidémie. Solitaire, misanthrope, fuyant les honneurs, on doit la connaissance des péripéties de sa vie à une abondante correspondance adressée à sa mère Fanny.

(Photo: plaque commémorative d'Alexandre Yersin au Gymnase de la Cité, à Lausanne)

Né à Aubonne en 1863 orphelin de père, Alexandre Yersin suit des études de médecine en Allemagne puis en France, où il intègre rapidement l'Institut Pasteur. En compagnie du Dr Emile Roux, il identifie la toxine diphtérique et publie de nombreuses études de bactériologie. Mais sa soif du voyage et de l'exploration est la plus forte. Tour à tour médecin maritime, explorateur, aventurier, il parcourt l'Indochine à cheval et à pied, avant de découvrir la baie Nha Trang, paradis encore vierge où il finira par se fixer.

Harcelé jusqu'au bout du monde par ses confrères de l'Institut Pasteur, qui le supplient de les faire bénéficier de son génie de chercheur, il est envoyé à Hong Kong pour tenter de trouver une solution à l'épidémie de peste qui ravage la région. C'est là que dans des conditions précaires, en 1894, il identifiera formellement le bacille de la peste, qui porte dès lors son nom: Yersinia Pestis.

Aventurier, solitaire, misanthrope et fuyant les honneurs, Alexandre Yersin profite de ses brefs séjours en France pour mettre au point le sérum anti-peste, puis établit en Indochine une ferme laboratoire pour pouvoir le produire à plus grande échelle. Parallèlement, il soigne gratuitement les habitants et développe la culture de l'arbre à caoutchouc.

En 1940, il quitte définitivement une France en pleine débâcle et se retire dans son coin de paradis où il meurt en 1943. Plusieurs rues du Vietnam actuel, ainsi qu'un lycée,  portent encore son nom.